Il reste toujours à peu près imaginaire, notre logis de prédilection. Mes déménagements n'ont pas poursuivi la réalisation d'un songe, mais bien plutôt renoncé chaque fois à lui, pour l'écrivain Colette dans Trois-Six-Neuf, un petit texte paru en 1943, sur les domiciles parisiens de l'auteur.
Et si pour Paul Valéry l'homme naît multiple ; il a réalisé sa vie s’il meurt un…, aujourd'hui je ne suis pas d'humeur à reprendre à mon compte cette déclaration un brin pessimiste, mais à camper durablement j'espère sur les terres prospères de l'imaginaire, à l'heure même où se dévoile pourtant et enfin, avec assurance, notre futur logis…
La maison tranquille, le mas de l'Aurore, ou l'Aurore tout court, ou simplement la maison, quel sera le nom retenu à l'usage ?
Après la toute première visite un peu calamiteuse, il n'a fallu que quelques heures pour que naisse le sentiment que c'était la bonne, et avec lui l'énergie de trouver les moyens d'aboutir. Tout avait commencé en photos, déjà, et par le repérage de la maison dans les collines, chose qui ne fut pas simple !
C'est donc la bonne. C'est bien notre logis de prédilection effectif. Mais je souhaite que cette maison conserve au fil des jours toujours un peu de cette part ineffable qui nous l'a fait retenir, pour laquelle notre raison nous a avancé tous les bons motifs de la trouver raisonnable et souhaitable. Qu'elle reste toujours un peu dans l'idée que nous en avons, le logis imaginaire qu'appellent les songes…
(photo GM et vue Google Map Street View)